Les communautés, vecteur d’avenir pour le modèle mutualiste ?
Les impératifs sociaux, économiques et écologiques nous poussent vers une profonde mutation sociétale. L’une des conséquences de ce bouleversement est la nécessité, pour les différents acteurs publics et privés, de partager et d’échanger afin de relever conjointement les défis d’ordre conjoncturels et humains. Ceux-ci touchent également les établissements mutualistes, soumis à ce même besoin de développement. Leur philosophie, qui est de garantir un bien commun, s’apparente à celle des communautés, au sens large, dont la finalité est de créer un cercle vertueux entre tous. Dès lors, comment développer le modèle mutualiste grâce aux communautés ? Est-il déraisonnable de penser que le futur des entreprises mutualistes s’inscrit à travers elles ?
Organisme mutualiste et communauté, des principes communs
Entre les structures mutualistes et les communautés professionnelles, il y a un même objectif : l’intérêt général. Le principe de mutualité a été conceptualisé au cours de l’histoire politique et économique de notre pays. Il s’agit d’un ensemble de personnes unies pour se prémunir collectivement et solidairement face aux différents accidents de la vie et aux risques sociaux.
Dans ce mouvement socio-économique à but non lucratif, les adhérents ou sociétaires s’appuient sur des valeurs de partage des responsabilités et de redistribution solidaire pour garantir le bien commun. Cette philosophie est similaire à celle des communautés, ou collectivités, dont les acteurs œuvrent ensemble pour un résultat profitable à tous. Une communauté regroupe des personnes d’un même bassin géographique, d’un même secteur d’activité ou avec des intérêts communs (clients, fournisseurs, partenaires et salariés d’un même établissement). Elle leur permet d’apporter leur pierre à l’édifice sous forme d’expérience, de savoir-faire, de culture, de visions d’avenir… Elles font rimer partager avec épauler et dynamisent l’agilité, les partenariats et une croissance personnelle ou économique tout en créant du lien. Ainsi, dans ces modèles, qu’ils soient professionnels ou autres, la finalité n’est pas la rentabilité, mais la satisfaction et l’émulation de leurs membres.
Comment le modèle mutualiste peut-il croître via les communautés ?
Ces cercles, internes ou externes, existent depuis l’industrialisation, mais l’instauration de la responsabilité sociétale des entreprises a dopé leur développement. En effet, loin d’être uniquement axée sur les enjeux du développement durable, cette dernière encourage les initiatives dont l’impact est positif sur la société.
Par ailleurs, cela permet la modélisation de processus viables économiquement.
La communauté est une expérience, avant tout humaine, qui répond à quelques-uns des principes fondamentaux de la RSE :
- la transparence
- le comportement éthique
- la responsabilité de rendre compte
- le respect des intérêts des parties prenantes
Elles sont des sources d’attractivité et les incubateurs du monde de demain, un espace de rencontre entre les différences et les attentes de chacun. Les réseaux mutualistes sont par essence impliqués dans un schéma de société responsable, mais ils n’agissent pas différemment des autres acteurs dans leur recherche de développement ou de cohésion. L’interaction entre une structure mutualiste et les communautés professionnelles offre la perspective d’accroître l’adéquation des valeurs aux attentes dans le cadre d’un apprentissage collectif. Cette réflexion commune renforce leur utilité sociale.
Les communautés professionnelles, valeur ajoutée du modèle mutualiste
L’écoute de l’ensemble des acteurs est une source de satisfaction… et de bonnes idées ! Ces échanges permettent un développement au sens social, sociétal et environnemental et présentent un double intérêt. Effectivement, lorsqu’ils adhèrent aux valeurs, à la culture d’entreprise et sont acteurs à part entière des décisions, les sociétaires et clients sont plus fidèles et prescripteurs. D’ailleurs, 90 % d’entre eux déclarent favoriser les entreprises qui ont une vraie politique qualitative sur l’engagement social et environnemental.
Désormais, toutes les sociétés, y compris les organismes mutualistes, misent sur les initiatives collectives pour engager salariés et clients et leur donnent rendez-vous lors d’assemblées générales où elles font preuve de qualité d’écoute et rendent des comptes. En somme, s’engager ensemble fait avancer plus vite et plus loin, dans le respect des attentes de chacun. L’éthique et la solidarité ont pris le pas sur l’unique recherche de profits et sont un engagement fondamental de la société de demain.
Ces principes sont au cœur de l’esprit mutualiste et des communautés, leur collaboration est donc une véritable plus-value. Cet appui mutuel apporte une force et une vision collective réaliste, gage de pérennité. De plus, il renforce et donne du sens à leurs engagements.
Sortir du cadre parfois restrictif d’une structure est une ouverture sur le monde et laisse apparaître de nouvelles opportunités. Celles-ci sont autant de leviers favorables pour un développement de l’offre dans les domaines des solidarités, de la protection sociale et de la prévention des risques.
Pour tout dire, l’économie sociale et solidaire collaborative, fruit d’une culture hybride positive, est bel et bien l’avenir des mutualités !
Sources :
Les français sont de plus en plus attentifs à la RSE des grandes entreprises
Les chiffres clés de la RSE : les salariés en redemandent !
RSE : la spécificité des sociétés mutuelles
