Les communautés sont omniprésentes dans le monde professionnel : les entreprises, les réseaux professionnels, les administrations et les collectivités. Pourtant, malgré son importance croissante, le métier de community builder peine encore à obtenir la reconnaissance institutionnelle qu’il mérite. Dans cet article, nous explorons les enjeux de cette situation et proposons des solutions concrètes pour faire évoluer les choses.
Le Paradoxe du Community Building en France
En 2025, le constat est frappant : alors que des milliers de professionnels exercent le métier de community builder (= animateur / animatrice de communautés) en France, cette profession reste absente du Référentiel National des Compétences Professionnelles (RNCP). Cette situation crée un véritable paradoxe : comment un métier aussi présent, aussi important pour de très nombreuses organisations, peut-il demeurer invisible aux yeux des institutions ?
Les Impacts Concrets sur la Profession
Cette absence de reconnaissance officielle a des répercussions majeures sur le développement professionnel et l’employabilité des community builders :
- Formation certifiante impossible : Les entreprises ne peuvent pas mettre en place des parcours de formation certifiés pour leurs collaborateurs.
- Compétences non reconnues : Le savoir-faire spécifique des animateurs de communautés n’est pas officiellement validé, entraînant beaucoup d’incompréhensions sur leur rôle et leur impact.
- Financement limité : L’impossibilité d’utiliser des dispositifs comme le CPF pour se former au community building freine le développement des compétences. Or, en développant les connaissances et compétences des animatrices et animateurs de communautés, on améliore durablement leurs performances et l’impact des communautés gérées.
Les Compétences Clés du Community Builder
Un community builder moderne doit maîtriser de nombreuses compétences :
1. Animation de communauté
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- Création et agrégation de contenus engageants.
- Modération des échanges.
- Organisation d’événements (physiques comme virtuels).
2. Stratégie communautaire
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- Définition des objectifs.
- Mesure de l’engagement.
- Analyse des metrics et pilotage du ROI.
3. Relation membres et médiation
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- Gestion des conflits.
- Support aux membres.
- Création de valeur pour les membres par l’organisation de mises en relation entre membres et orientation vers les bonnes ressources selon les besoins exprimés par les membres.
Community Builder vs Community Manager : Deux Métiers Distincts
La confusion entre community builder et community manager est fréquente. C’est d’ailleurs une des raisons principales expliquant le manque de reconnaissance du community building. Pourtant, ces deux professions répondent à des objectifs et des approches fondamentalement différents :
Le Community Manager : Focus sur la Communication
Le community manager est avant tout un métier de communication. C’est le métronome des réseaux sociaux utilisés par les entreprises, les organisations professionnelles, administrations et autres collectivités. De plus, il est vrai qu’en partageant la même racine, les raccourcis rapides sont faciles. Pour autant, être community manager n’est pas être un community builder. A l’inverse, être un community builder implique de bien connaître le métier de community manager.
Le community manager se concentre principalement sur :
- La gestion des réseaux sociaux et la communication externe.
- La création et la diffusion de contenus promotionnels.
- Le développement de la notoriété de la marque.
- La modération et la gestion de crise sur les plateformes sociales.
- La mise en place de stratégies d’acquisition.
Le Community Builder : Architecte de l’Engagement
Le métier de community builder a une dimension plus globale que celle de community manager. Si le community management peut être vu comme une composante du community building, le community builder n’est pas un communiquant.
Le community builder, lui, se positionne comme :
- Un facilitateur qui crée des connexions authentiques entre les membres.
- Un stratège qui développe la valeur ajoutée de la communauté.
- Un expert qui met en place des rituels et des programmes d’engagement.
- Un catalyseur qui transforme une audience en une véritable communauté active.
- Un architecte qui construit des espaces d’échange et de collaboration.
Les Compétences Spécifiques du Community Builder
L’animateur de communauté se distingue par des compétences uniques :
- Capacité à créer et maintenir des dynamiques de groupe positives.
- Expertise dans la création de programmes de mentorat et d’entraide.
- Compréhension fine des mécanismes d’engagement communautaire.
- Aptitude à identifier et développer des ambassadeurs.
- Vision stratégique long-terme du développement communautaire.
Cette distinction est cruciale car elle souligne pourquoi le métier de community builder mérite une reconnaissance spécifique, distincte de celle du community management.
Un Métier en Pleine Transformation
Le rôle d’animateur de communauté évolue constamment avec :
- L’émergence de nouvelles plateformes communautaires et d’outils spécifiques à l’animation de communautés.
- Le développement des communautés professionnelles.
- L’importance croissante de la coopération (et même de la coopération) dans les stratégies d’entreprises, des administrations et collectivités publiques.
Comment Agir pour Faire Évoluer la Situation ?
Face à ce constat, plusieurs actions concrètes sont possibles pour que le métier de community builder et la compétence professionnelle « community building » puissent être reconnus à la fois par l’administration française et par le monde professionnel :
1. Participer à la Grande Enquête
Une vaste étude est en cours pour mieux comprendre et documenter les réalités du métier. Votre participation est essentielle pour obtenir des données représentatives.
2. Rejoindre des communautés sur le community building
Il existe plusieurs réseaux dédiés aux community builders.
Par exemple, le Wudo’Club rassemble déjà plus de 380 community builders.
Communitips, lancé par Clément Le Roux est une autre communauté active sur le sujet et regroupe également plusieurs dizaines d’animateurs et animatrices de communautés.
Cette force collective est indispensable pour faire entendre notre voix !
3. Partager son Expérience
Vos témoignages et retours d’expérience enrichissent la compréhension collective du métier et de ses enjeux.
Par exemple, en utilisant comme titre professionnel « Community builder » ou « Animatrice / Animateur de communauté » sur les réseaux professionnels comme LinkedIn par exemple, vous contribuez à renforcer la visibilité du métier.
Plus vous serez actifs sur ces réseaux, plus la visibilité sera forte.
Le community building est bien plus qu’une simple fonction support
Le community building est bien plus qu’une simple fonction support : c’est un métier clé, en plein développement, qui mérite d’être reconnu comme tel. Pour faire avancer cette cause :
Ensemble, donnons au métier de community builder la reconnaissance qu’il mérite !
Vous êtes community builder ? Partagez cet article et rejoignez le mouvement pour faire reconnaître notre profession !
