L’histoire de l’intelligence collective par Sophie Frantz - Wudo

L’histoire de l’intelligence collective par Sophie Frantz

13 Juin, 23 | Interviews d'experts

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L’histoire de l’intelligence collective par Sophie Frantz

L’histoire de l’intelligence collective est encore peu illustrée ou documentée (malheureusement). Dans cet article, on a le plaisir d’interviewer Sophie Frantz pour recueillir son histoire de l’intelligence collective !

J’aime dire que je suis une chercheuse des clés de l’Intelligence Collective. Je suis née dans une famille biculturelle avec un papa alsacien et une maman brésilienne.  Je suis convaincue que la diversité est une richesse, si on sait tirer parti de nos différences. En tant que consultante en stratégie marketing, j’accompagne mes clients à créer de la valeur pour leurs clients. Pour cela, je sollicite au quotidien l’intelligence collective de leurs équipes, partenaires et écosystèmes !

Aussi, je suis l’heureuse hôte du podcast Les Intelligences Collectives, avec mes invités on partage les meilleures pratiques pour réussir à avancer collectivement.

Qu’est-ce que l’intelligence collective ? Définition par Sophie Frantz

Hey, mais c’est ma question ça ? 😉

J’ai posé cette question à tous mes invités du podcast depuis 2 ans.
C’est une grande question, avec 1000 réponses. Pour y répondre, je vais reprendre les mots de deux de mes invités.

L’intelligence collective c’est : 1 + 1 = Bleu.”

En effet,  l’intelligence collective c’est bien plus que le classique 1 + 1 = 3 !
Oui, collectivement on peut créer quelque chose de plus grand qu’individuellement. Cependant, le secret de l’intelligence collective c’est de savoir se laisser surprendre, laisser la place, pour créer quelque chose de nouveau et d’unique. C’est là que son utilisation devient puissante.

“L’intelligence collective, c’est la capacité d’une somme d’individus à sacrifier un peu de leur performance individuelle au profit d’une performance collective qui profite au plus grand nombre. » 

Ici, la clé se situe dans le “sacrifier un peu de leur performance individuelle”.

Sacrifier ma performance individuelle ? Accepter de perdre quelque chose ? L’être humain déteste “perdre”.

Comme le montrent différentes études dont le travail de Daniel Kahneman et Amos Tversky, nous avons tendance à accorder plus d’importance à une perte qu’à un gain. Ce biais cognitif appelé “Aversion à la perte” explique la difficulté pour un individu d’accepter de sacrifier un peu de performance individuelle pour un gain potentiel à plus long terme. Cette définition (partagée par Cécile Guinnebault dans l’épisode 39 du podcast,) met le doigt sur le difficile équilibre temporel entre la performance individuelle et la performance collective. Équilibre pas toujours facile à trouver mais essentiel pour faire vivre l’Intelligence Collective, et augmenter la performance du groupe et de l’individu. 

L’intelligence du groupe au service de l’intelligence individuelle

Car c’est cela la magie de l’intelligence collective. Un éternel balancier entre performance individuelle et collective. En acceptant de sacrifier au départ un peu de sa performance individuelle, on apprend à s’appuyer et se nourrir de l’intelligence d’un groupe. On donne, on reçoit, on sublime un résultat collectif et on évolue individuellement. On ne compte plus les techniques d’intelligence collective qui permettent d’apprendre entre pairs : co-développement, communautés de pratiques, masterminds etc.

Échanger, écouter, transmettre vont booster les apprentissages. J’aime toujours à rappeler les quelques chiffres de la pyramide des apprentissages d’Edgar Dale : on retient environ 10% de ce qu’on lit et on passe à plus de 50% dès qu’on échange sur les savoirs ! En bonus, en intelligence collective, on progresse certes sur des savoirs pratiques et appris, mais aussi sur tous ces savoirs “informels”.

Travailler en intelligence collective :

  • permet de faire émerger les compétences invisibles, les savoirs cachés pour mieux les utiliser,
  • fait grandir ses softs skills individuels,
  • se sentir utile et boosté par un entrain collectif.

L’intelligence collective permet d’évoluer personnellement sans se replier sur soi. Nuance importante, car la curiosité que demande cette ouverture aux autres permet de continuer à toujours évoluer. 

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Comment mesurer l’intelligence collective ? 

En 2010,  Anita Woolley et Thomas Malone, patron du MIT décident de mesurer l’intelligence collective. L’hypothèse de départ était la suivante :

La somme de QI individuels incroyables permettrait d’obtenir un QI collectif de grande qualité. L’intelligence collective devait refléter et amplifier les intelligences individuelles… Anita Wolley et Thomas Malone testent différents paramètres et analysent les résultats finaux. Et là c’est la désillusion !

Le groupe composé de QI individuels très hauts n’obtient pas les résultats attendus, l’intelligence individuelle ne s’additionne pas ! 

D’ailleurs, Woolley et Malone constatent rapidement que les groupes majoritairement féminins sont plus intelligents que les autres. En effet, les femmes ont plus de « sensibilité sociale» et sont aussi plus sensibles à l’égalité du temps de parole.

L’IC augmente donc avec l’intelligence émotionnelle* des membres du groupe (et non avec leur QI !).

Et l’intelligence émotionnelle c’est un ensemble d’éléments parmi la capacité d’écoute, d’empathie et de respect des contributions des autres.

En conclusion, pour avoir un QI collectif de grande qualité, il ne faut pas une somme de hauts QI individuels, mais des QE élevés. Et ça change tout !

Exemples de communautés ayant déployé un dispositif d’intelligence collective efficace

Oh la la, je repense à tellement d’invités incroyables reçus sur mon podcast.

Je repense à Alexandre Dana et à son école pour entrepreneurs LiveMentor. Lancé en 2015 lors du démarrage des formations en ligne, Alexandre a tout de suite compris qu’il fallait penser son école de manière communautaire.
Il a créé un forum d’entraide pour les 5000 élèves de l’école, tous les jours des centaines d’entrepreneurs se challengent, se questionnent et avancent ensemble.

De plus, l’histoire folle de Time for The Planet (aujourd’hui Team for the Planet) est une des plus belles success story de communautés que je connaisse.
Créer par un collectif de 8 entrepreneurs, portés par un WHY fort, clair et partagé, cette communauté d’aujourd’hui 100 000 personnes, a réussi à s’approprier les codes de la communication et de la gamification pour grossir et co-créer des solutions à nos défis climatiques. 

L’histoire de l’intelligence collective par Sophie Frantz

Je suis une grande optimiste, mais je reste réaliste. Devant les enjeux historiques qui nous attendent (écologie, démocratie, économie …), je suis persuadée que ce n’est que collectivement que nous pourrons trouver des solutions.

Dans mon quotidien de consultante, j’ai constaté qu’un dirigeant qui décide en intelligence collective détient deux avantages concurrentiels :
1) la capacité à transformer et impliquer les équipes.
2) l’agilité pour s’adapter, rester en équilibre, tenir un horizon pour grandir dans ce monde incertain.

Je les accompagne à créer leur stratégie marketing et à l’implémenter sur le terrain grâce à un travail d’intelligence collective. J’ai lancé le podcast “Les Intelligences Collectives” pour nourrir et partager cette réflexion sur la force du faire et vivre ensemble. Je crois que nos sociétés ont besoin de clés pour se (re)construire collectivement. Mon objectif avec ce podcast est d’aider en partageant des expériences, toutes les personnes qui souhaitent sublimer cette puissance collective.

Photo de profil fond couleurs Sophie Frantz

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