Tribune de Christophe Clerc
Président de Wudo et Vice-président – Corporate Affaires de Delfingen
En 2023, quels sont les enjeux économiques d’une entreprise ?
Quelle que soit leur taille, leur marché ou leur localisation, les entreprises font face à un environnement en pleine mutation. Ce n’est pas nouveau, ce qui l’est peut-être plus est le niveau de volatilité, d’incertitude, de complexité et d’instabilité (connu aussi sous l’acronyme anglais VUCA).
L’actualité de ces derniers mois nous le montre, nous le démontre : tensions géopolitiques, crises sanitaires, transitions énergétiques, évènements climatiques, transformation digitale, modes de consommation évolutifs, attentes salariales plus étendues, manque de personnel, difficultés d’approvisionnement, hausses des coûts de production, ruptures technologiques etc.
N’en jetez plus, la coupe est pleine et le moral des entrepreneurs mis à rude épreuve ! De plus, certains de ces facteurs sont, l’espère-t-on, conjoncturels, mais d’autres sont bien des tendances de fonds, des transformation non pas créées par les crises, mais accélérées pas les crises comme c’est le cas par exemple pour la transition énergétique ou le télétravail dont les fondements existaient bien avant 2020.
Alors, dans ce contexte, comment font les entreprises pour survivre, se développer et croître ? Comment mobilisent-elles leurs ressources pour gérer toutes ces pressions, dont les facteurs varient de manière considérable et sont tout autant internes qu’externes ?
Quel est l’enjeu principal des entreprises ? s’adapter aux turbulences de son environnement.
Dans son ouvrage, paru il y a plus de 10 ans, « Un paléoanthropologue dans l’entreprise », Pascal Picq nous rappelle que dans un environnement évolutif, contraint par des ressources limitées où la compétition et la concurrence sont exacerbées, il apparaît les phénomènes de sélection, de prédation, d’interdépendance ou de mutation qui influent la dynamique des populations des espèces. Sans faire d’amalgame ou d’assimilation entre la biologie et la vie des entreprises, la comparaison est toutefois intéressante.
En premier lieu, la sélection fait disparaître les entreprises les plus fragiles, les moins adaptées au nouveau monde. Deuxièmement, la prédation fait que certaines entreprises vont en racheter d’autres, se « nourrir » d’autres entreprises pour éliminer un concurrent, atteindre la taille critique, acquérir de nouveaux marchés ou de nouvelles technologies. Ensuite, l’interdépendance nous rappelle que dans un monde toujours plus globalisé, ouvert et spécialisé, les approvisionnements ou les débouchés des entreprises sont étroitement liés à la bonne santé d’autres entreprises parfois en nombre restreints (c’est le cas dans le marché automobile et le secteur des semi-conducteurs par exemple).
Enfin, il y a les mutations, qui permettent aux entreprises par l’évolution de leur organisation, la remise à plat de leurs modèles d’affaires, la réorientation de leur marché, les efforts de productivité ou encore l’innovation, de s’adapter à ce nouvel environnement et d’être en mesure de le faire de manière perpétuelle car l’évolution est un processus sans fin. Mais ici, il faut un terrain favorable, pour faire preuve de plasticité (être agile, être rapide, être curieux, apprendre à apprendre) et créer les conditions qui permettront d’augmenter les chances de voir émerger en interne des réponses viables.
Quelles mesures les entreprises peuvent-elles mettre en place ? Une réponse collective.
Cependant, ce qui nous intéresse plus particulièrement est que la réponse aux stress, aux dangers d’un environnement parfois si hostile est tout comme dans la nature, une réponse non pas qu’individuelle mais aussi collective. Réponse collective où vont apparaître d’autres leviers que la sélection, la prédation et la mutation que sont la symbiose, l’entraide et la coévolution.
Par ailleurs, ces derniers leviers relèvent de la volonté, sous une forme ou sous une autre de s’associer, d’interagir de manière durable et réciproque, de se rendre des services gratuitement, de mettre en commun des ressources pour le bénéfice de tous, convaincus que l’échange produit l’abondance (Mauss). C’est ainsi que se créent des écosystèmes entrepreneuriaux, des grappes ou réseaux d’entreprises qui, à l’échelle d’une filière ou d’un territoire vont collaborer sur des projets d’innovation, de mise en commun de moyens, d’élaboration d’offre commerciale voire tout simplement se donner un « coup de pouce ». Tel est le cas aussi dans une économie circulaire où les déchets de l’un deviennent les ressources de l’autre.
Organisation sous tensions, quels sont les bénéfices du collectif ?
Les bénéfices vont au-delà de la mise en commun ou du partage de ressources. Il se crée en effet un processus par lequel les entreprises évoluent ensemble et s’influencent mutuellement sur leur proposition de valeur et leur performance.
Les acteurs dominants sur un marché sont en effet ceux qui ont développé le capital social (au sens sociologique et non financier) le plus fort en renforçant les liens au sein de leur communauté de professionnels par la multiplicité des interactions, la recherche de l’intérêt commun, la bienveillance et la réciprocité associée.
Ainsi pour reprendre les propos de Pascal Picq, du fait des liens d’interrelation tissés au sein de ces grappes ou réseaux, chaque entreprise est plus résiliente, l’écosystème est plus diversifié et se crée par solidarité des systèmes de défense ou d’opportunisme plus efficaces.
Les grandes questions économiques et leurs enjeux actuels.
Finalement, les facteurs qui influencent le développement des entreprises varient de façon considérable. Qu’ils soient externes ou internes, ils nécessitent la vigilance accrue des entreprises si ces dernières veulent survivre à ce contexte économique incertain.
En réponse à cette problématique, Christophe Clerc, Président de Wudo et Vice-président – Corporate Affaires de Delfingen, souligne l’importance d’une “réponse collective”. Cette réponse collective relève cependant de la volonté d’interagir, de s’associer ou de s’entraider pour coévoluer.
Au-delà des bénéfices en ressources humaines que cela peut procurer, ce sentiment collectif va permettre l’amélioration des performances des entreprises qui auront intégré le processus. Enfin, cette méthode s’inscrit dans un rapport de force gagnant-gagnant et a pour principal objectif la réussite des entreprises face aux grands défis du marché. Rien de tel que le partage et la coopération pour venir à bout des problématiques qui perturbent la stabilité de l’activité économique.
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