Transition écologique des entreprises, agir collectivement

Transition écologique des entreprises : enjeux, stratégies et bonnes pratiques en 2025

10 Jan, 25 | Interviews d'experts

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Transition écologique des entreprises : enjeux, stratégies et bonnes pratiques en 2025

Présentation de Joris Holharan

J’ai exercé pendant près de 10 ans dans le secteur du cloud et accompagné des entreprises au changement de leur modèle avec les nouvelles technologies.

Sensible et engagé de longue date concernant les enjeux de transition écologique et sociale, j’ai suivi diverses formations notamment auprès du Campus de la Transition et rencontre régulièrement des acteurs engagés pour cultiver et nourrir mon cheminement.

Depuis fin 2023, à travers ma structure ECOJE, j’épaule des entreprises et associations en me basant notamment sur des ateliers d’intelligence collective. Lors de mes accompagnements, je réponds à trois grands enjeux :

  • Cultiver le collectif,
  • Stimuler la créativité, l’idéation et l’innovation,
  • Déployer une stratégie en phase avec les enjeux écologiques et sociaux.

 

Transition écologique pour les entreprises, quels sont les enjeux en 2025 ?

A mon sens, le premier enjeu est de répondre à l’urgence environnementale. En accord avec différentes études (GIEC, IPBES…) et institutions (ONU, ADEME…), il est nécessaire d’agir pour garantir des conditions de vie sûres et justes pour les prochaines décennies et au-delà.

Par-delà l’urgence, les entreprises sont également touchées par d’autres aspects (liste non exhaustive) :

  • Répondre à la quête de sens de candidats et collaborateurs pour garder des équipes motivées et impliquées par le projet.
  • Soigner son image et sa notoriété pour toujours répondre aux attentes de ses clients, ses financeurs ou s’intégrer dans le territoire sur lequel l’entreprise opère.
  • Rester conforme aux réglementations métiers ou globales (ex. CSRD).
  • Anticiper des coûts d’adaptations plutôt que les subir.

Cette urgence environnementale et les enjeux combinés ou isolés ci-dessus mettent déjà à mal le fonctionnement de l’économie et des entreprises. Pour cela il est nécessaire de définir un plan de transition, d’anticiper ces risques, atténuer son impact et s’adapter.

Les entreprises ayant un rôle clé dans nos sociétés, il est important qu’elles actent ce changement au plus tôt, en se laissant un maximum de choix et d’actions, et éviter de subir des contraintes.

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Pour traiter les enjeux écologiques et sociaux, de nombreux termes et labels peuvent être mis en avant (RSE, transition écologique, …), comment s’y retrouver et qu’est-ce qui est vraiment utile pour passer à l’action ?

En effet, il y a de quoi se perdre avec toutes ces terminologies. Pour ma part, se lancer avec une démarche sincère est essentiel. Vouloir sincèrement contribuer à un monde juste et durable pour toutes et tous. C’est cette sincérité qui fera que la démarche (RSE, de transition ou autre suivant le nom que nous souhaiterons lui donner) s’actera comme une stratégie pertinente et ne s’apparentera pas à du greenwashing.

Les labels ou autres normes peuvent être des outils utiles pour appuyer cette stratégie au même titre que définir une raison d’être et l’intégrer à ses statuts pour devenir une entreprise à mission. Les normes et labels encadrent, guident pour des premiers pas et rendent visibles des efforts et actions réalisées. Dans tous les cas, il faut inscrire cette démarche au long terme, label ou non.

Dans mes accompagnements, plutôt que de se conformer à un cahier des charges, j’invite avant tout les entreprises à se questionner sur leur rôle, leur modèle et évaluer les risques. En mettant, par exemple, en perspective les enjeux sociétaux avec leurs savoir-faire lors d’ateliers collectifs.

J’insiste sur l’aspect collectif. Une démarche de transition peut représenter des changements importants, il est donc nécessaire de sonder les différentes parties-prenantes pour s’adapter, obtenir l’adhésion et donner un pouvoir d’agir au plus grand nombre. Ces parties-prenantes, sont en interne avec les différentes équipes et niveaux hiérarchiques, les représentants du personnel voire même en externe comme les clients, fournisseurs ou acteurs clés du territoire sur lequel l’entreprise opère.

Cette ouverture permet de croiser les regards, expériences, engager les acteurs pour trouver des solutions pertinentes. C’est à partir de ces coopérations fertiles que cette démarche de transition sera réussie.

 

Quelles formations déployer au sein de mon entreprise ?

Photo d'atelier sur la Théorie du Donut

Mise en pratique de «la Théorie du Donut» lors d’un atelier de Joris HOLHARAN

En entreprise, tout le monde est concerné par ces enjeux et le changement doit s’opérer de façon transverse. Pour appliquer ce changement, je propose un plan (exemple de plan détaillé plus bas) à partir d’une base de connaissances commune partagée.

Pour celui-ci, je trouve que « la Théorie du Donut » développée par Kate Raworth (économiste et éditorialiste britannique) est un outil intéressant sur lequel s’appuyer. En reprenant les limites de notre écosystème et les besoins fondamentaux pour vivre dignement, il apporte cette base commune (étape 1) à partir de laquelle nous pourrons nous inspirer pour effectuer un diagnostic et définir un horizon (étapes 2 et 3).

Pour nourrir ce cycle, en plus de « la Théorie du Donut », de nombreux outils ou approches peuvent être diffusés (notamment en étape 4 et 5) pour structurer, mesurer et rentrer dans une démarche d’amélioration continue.

Suivant l’étape à laquelle se trouve l’entreprise, j’invite donc à diffuser et à former avec des contenus adaptés (mise à niveau, orientation prise par l’entreprise, avancées, …). De plus, grâce à Wudo, la diffusion d’informations se poursuit au-delà d’évènements et ateliers organisés en présentiel pour permettre aux structures d’atteindre leurs objectifs.

Exemple d’accompagnement en 5 étapes :

 

1. Informer et sensibiliser aux enjeux

Comme chaque personne a une base de connaissance différente, j’encourage à diffuser et expliquer des faits pour mieux comprendre les enjeux et disposer d’une base commune. C’est répondre à la question : « Transition écologique et sociale de quoi parlons-nous ? ».

 

2. Effectuer un diagnostic

C’est une démarche d’introspection qui est proposée. Une fois les bases définies, j’invite tous les niveaux de l’organisation à se questionner quant aux risques auxquels l’entreprise est ou sera confrontée. A s’interroger également sur ses impacts positifs ou négatifs.

 

3. Se projeter

Sur la base du diagnostic, du savoir-faire de la structure, de sa situation, j’invite à se questionner sur la direction que la structure souhaite prendre sur le long terme. Répondre aux questions : « Où voulons-nous être dans x années ? Quelle contribution voulons-nous apporter au monde ? Comment s’adapter ? Comment limiter les impacts ou avoir une approche régénérative ? ».

Dans certains cas, cela peut mener à une réorientation des activités.

 

4. Définir un plan d’actions

A partir de la situation actuelle de l’entreprise, du diagnostic et des projections réalisées, définir un plan d’actions à court, moyen et long terme.

 

5. Mesurer les actions et répéter ce cycle

Évaluer les évolutions, rester dans cette dynamique pour nourrir ce cheminement, corriger ce qui doit l’être et célébrer les réussites.

 

Déployer un parcours apprenant pour sensibiliser efficacement ses collaborateurs à la transition ?

Pour effectuer une transition de ses opérations, il faut une force collective comme vu précédemment. Une des stratégies pour réussir cette transition est de déployer un cursus de formation / sensibilisation auprès des équipes (pour obtenir la base commune vue plus haut). La transition et la formation ne peuvent pas être dictées par des équipes isolées. Pour cela, en amont des premières formations, il peut s’avérer intéressant d’effectuer un sondage quant au niveau de sensibilisation dans les effectifs.

Les résultats permettront d’ajuster la pédagogie lors des formations, de cibler les axes à développer et à mettre en avant tout au long du cursus. Avec un discours adapté dès les premières étapes, il sera plus facile de mobiliser pour acter le passage à l’action.

En parallèle de cette sensibilisation, j’estime qu’il faut également écouter et laisser place à une liberté de remontées terrain. Cela renforcera l’engagement de vos équipes. In fine, les idées du terrain seront une matière à travailler et se transformeront en innovations sociétales bénéfiques à long terme pour votre structure.

 

Quels acteurs réussissent à embarquer collectivement dans une dynamique de transition sans tomber dans le greenwashing ?

Je trouve qu’il y a des sources d’inspiration du côté de l’Economie Sociale et Solidaire. Le principe d’approche collective au cœur des projets guidée par une raison d’être oriente les activités et fédère. C’est un laboratoire d’innovations sociétales pour penser l’économie du futur.

Je pense notamment aux dynamiques de tiers-lieux mêlant différents profils bénéficiaires, salariés, bénévoles et même parfois élus autour d’un même projet. Il y a certes des discussions, des désaccords (parfois des échecs) mais une dynamique et volonté qui mène à la mise en place d’actions concrètes sur de nombreux territoires.

Au-delà des exemples, je suis convaincu qu’avec de la volonté, nous avons de nombreux aspects à explorer, à créer et à expérimenter afin de construire une société plus juste et durable.

 

Agir maintenant pour se prémunir

Pour conclure en quelques mots, je dirai qu’il faut agir pour se prémunir de risques importants, limiter les impacts et écouter ses collaborateurs pour générer un engagement fertile.

En planifiant une démarche de transition dès aujourd’hui, les entreprises anticipent et s’offrent une liberté de choix et d’orientation à long terme.

Cette orientation et transition doit se faire avec sincérité et collectivement pour ancrer un changement concret au cœur de la structure et s’inscrire dans un monde durable.

 

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Cet entretien a été réalisé grâce à la contribution volontaire et gratuite de Joris HOLHARAN, animateur d’ateliers d’intelligence collective, que nous remercions pour le partage de son expérience, ses précieuses pratiques et son temps pour la retranscription de cette interview.

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